9 rue de l'Hôtel de Ville
39600 ARBOIS - JURA - FRANCE
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Jean Paul JEUNET est né le 2 décembre 1954 à Arbois.

Issu d'une famille d'Hôteliers Restaurateurs, il suit d'un oeil amusé, l'effervescence du milieu de la restauration et se promet de tout faire pour éviter ce métier plein de turpitudes.

Point s'en faut, car après avoir espéré une carrière de vétérinaire, il ne peut échapper à son destin héréditaire et part passer le concours d'entrée à l'Ecole Hôtelière de Nice d'où il sortira dans les meilleurs de sa promotion.

Puis se laissant guider par la sagesse professionnelle de son père, il entreprend un petit tour de France afin d'acquérir la pratique complémentaire indispensable.

Il va donc rouler sa bosse de la "Réserve de Beaulieu" au Restaurant "TROISGROS" à ROANNE, où il est émerveillé par un grand maître : Jean TROISGROS.

Il part ensuite au "Ritz" à Paris, à la "Marée" où Monsieur TROMPIER lui apprendra à se remettre toujours en question.

Il fait son service militaire au Cercle National des Armées.


Puis, il reprend du service en travaillant chez le Président des Pâtissiers Jean Millet, effectue des stages chez Gaston Lenôtre, deux autres grands Maîtres de la Pâtisserie.

Puis il termine par une maison où il gardera un souvenir de rigueur et de travail, le "Relais de la Poste" à Magescq chez Monsieur COUSSEAU.

Juste avant de rentrer dans la maison familiale, il tombera d'admiration devant Alain CHAPEL. "il m'a ouvert à la recherche du bonheur et de la fête culinaire."

Après quelques années en duo avec son père, Jean Paul JEUNET, puis en compagnie de son épouse, transforment en 1988 la maison familiale en relais agréable pour le meilleur confort de ses hôtes.

Son idée de la cuisine actuelle :

"La recherche des saveurs d'Autrefois avec la légèreté d'Aujourd'hui."!...

Lorsque j'ai hérité de cette passion de la cuisine de mon père, grand cuisinier du terroir jurassien et meilleur sommelier de France, je ne pouvais espérer autant de bonheur, autant de joie de me retrouver un jour dans mon Jura natal et de coller au plus près dans la vérité de mes "racines ".

J'avais, jeune enfant, ce tempérament buissonnier, solitaire, fougueux et ce caractère si marqué des gens de nos régions. Il me fallait goûter à une liberté trop longtemps rêvée, voir le monde d'ailleurs. J'ai alors parcouru mon tour de France, soucieux des bienfaits que l'expérience de ce voyage pouvait m'apporter de côtoyer les autres, d'humer les parfums, de sentir la France me pénétrer à grands coups de savoir.

De retour chez moi, le coeur plein d'émotions éprouvées auprès de maîtres aimés et admirés aujourd'hui, malheureusement disparus (Jean Troisgros, Marcel Trompier, Jacques Manière, Alain Chapel), j'avais la conviction que je trouverais mon inspiration en revenant au Pays. Impatient que j'étais, je travaillais sans relâche, les yeux rivés vers le ciel d'Arbois dont la pureté ne pouvait qu'inspirer une cuisine dépouillée.

Puis j'ai rencontré Nadine, originaire de Chamonix. C'est elle qui m'a fait découvrir en marchant dans nos belles vallées, cette flore fabuleuse qui s'épanouit en toute saison dès que l'herbe apparait, quand le pré se fait dense et que les sous-bois fourmillent de richesses.

La découverte passionnante de notre nature environnante, de notre beau Jura a émerveillé lors de nos promenades, mes amis botanistes venus de France et d'ailleurs. C'est avec eux que j'ai débusqué, feuilles, tiges, racines et fleurs, fruits et graines, de l'armoise à l'achillée, du sédum au pourpier, du panais au mélilot et bien d'autres encore. J'ai ressenti ce besoin au travers de mon environnement naturel de recoller aux vraies valeurs de notre Pays, pour mieux entendre au loin l'appel de nos Vieux, et ce message de sagesse qu'ils nous transmettent.

De cette récolte fructueuse de la terre de nos vallées, j'élabore une cuisine gourmande où tous les sens sont mis en éveil et où la saveur de chaque mets devient subtile. Recherche perpétuelle de la perfection ou rien n'est absolu mais ou tout est à définir. Ou bien encore refuge de la gourmandise, est-ce là cette forme de vie trop vite oubliée qui nous a donné des outils merveilleux du plaisir de la convivialité.

La cuisine de demain, je la définis par la recherche des saveurs d'autrefois avec la légèreté d'aujourd'hui, mais pour faire profiter de cette cuisine d'alchimiste où la magie des parfums et et des plantes joue un rôle important, il nous fallait un cadre, un "biotope" pour consacrer le mariage de la nature et de l'épicurien.

Ce cadre, nous l'avons voulu en matière intemporelle, la pierre s'unissant au bois et au verre dans un décor où la modernité épouse la tradition dans une esthétique simple et dépouillée. On peut penser à d'autres pays d'eau et de bois, mais où la comparaison s'arrête aux portes de la cuisine.

On ne fait rarement renaître une Maison deux fois, mais grâce à mes amis Gérard Boucton, architecte et Camille Ballay, décorateur eux aussi très près des valeurs fondamentales, nous reliant à la terre, nous avons élaboré ce cadre en y mêlant l'esprit de deux générations qui ont su se fondre et se rassembler.

Mon Père, homme de grand coeur mais aussi homme de grand caractère maniant la passion généreuse et le besoin de guider, de montrer la voie à tous les jeunes qui sont passés entre ses mains. Il a su en son temps imposer un style et laisser l'empreinte du volontaire et de l'abnégation. Il sait encore m'émerveiller de sa cuisine, comme je l'ai vu attentif et joyeux, préparant pour moi des plats de bonheur et de souvenirs.

Il a ainsi su me prouver qu'il n'y a qu'une seule cuisine, celle qui rend les yeux gourmands et qui est, comme aime à le narrer Joseph Delteil : "la luxure, la sentimentalité, les fleurs de rhétorique".

C'est peut-être cette cuisine là qui a su donner l'imagination poétique à nos conteurs et romancier Comtois, de Charles Nodier à Louis Pergaud, sans oublier Marcel Aymé .

Imagination ardente liée à cet amour de la liberté de la justice mais aussi de l'indépendance, si vive chez les Comtois qui suscitèrent les oeuvres des philosophes Fourier et Proudhon. Certains, tel ce Salinois Max Buchon, grand ami de Courbet qui pour échanger quelques idées nouvelles sur le Réalisme, se retrouvait avec quelques amis autour d'une soupe au Comté et dut pour cette réunion "suspecte" s'exiler en Suisse tout comme Courbet (on ne sait pas encore lequel de la Soupe au Comté ou des discours philosophiques, étaient le plus subversif!)

Le caractère des gens de chez nous c'est aussi cet esprit frondeur et populaire, tempéré, d'humour caustique qui s'expriment dans les crèches Comtoises du 18ème siècle; C'est aussi l'esprit vif de nos arboisiens qui lors du décret de l'Appellation contrôlée. Nombres sont les fêtes traditionnelles qui par leur rituel font rejaillir le Passé et qui sont le prétexte de réjouissances Gourmandes et Culinaires appropriées.

Les Proverbes comtois sont plein de saveurs   :

Oeuf d'une heure,
Pain d'un jour,
Vin d'un an,
Poisson de deux,
Maîtresse de quinze,
Ami de trente.

J'ai traversé ce monde et emporté à chaque fois dans mes valises un peu de ce parfum de bonheur et gourmandise. Le raconter avec les yeux pétillants, c'est aussi émerveiller les gens qui vous écoutent. C'est cela à mon sens, la meilleure façon de raconter son Pays.

Le monde moderne a amené beaucoup de bienfait à notre vie de tous les jours, mais n'oublions jamais que sans le passé, sans la tradition, les réalités d'aujourd'hui seraient sans racines et sans fondements. Notre cuisine comtoise comme toutes les autres cuisines des provinces de France n'est pas le fait du hasard c'est la transmission laborieuse de la tradition, qui perpétue le souvenir, et qui ne doit jamais être oubliée.